Explorations de canyons
NOUVELLE-ZÉLANDE - février-mars 2013
Sandy dans Trickle creek
Bruno Fromento,
48 ans, 84270 Vedène
Didier Gignoux,
50 ans,34380Viols-le-Fort
Alexis Bénazet,
42 ans,34920 Le Crès
Hervé Soulier,
51 ans,30000 Nîmes
Florian Bibron,
35 ans, 05000 Gap
Simon Bédoire,
35 ans,97444 Ste-Suzannes
Mathieu-Kyung Won Douyère,
30 ans, 30140 St-Félix
Sandy Vanotti,
29 ans, 25000 Besançon
Jérémie Lemaître,
33 ans, 04000 Digne
Anthony Geneau,
16600 Touvres
Thomas Braccini,
65400 Aucun
Alain Rohr,
56 ans, 07150 Vallon-Pont-d’Arc
Isadora Guillamot,
26 ans 84220 Roussillon
Serge Fernandez,
50 ans, 30228 Russan
La nouvelle Zélande est située entre deux plaques tectoniques, la plaque pacifique et la plaque australienne. Géologiquement active, de ce phénomène résulte le volcanisme notamment dans l’île du Nord et les Montagnes des Alpes du Sud. Nous trouvons également des zones karstiques. Toute cette activité génère des paysages variés et le développement d’une faune et d’une flore protégées par le Department of conservation (DOC).
Il y a quelques règles à observer quand vous êtes dans le pays. Au niveau des activités, vous avez un «outdoors safety code», afin de prévenir tout incident. Si vous devez ouvrir des canyons, il faudra prévenir le DOC et leur remettre une liste des canyons que vous comptez ouvrir. Si vous comptez planter des goujons ou autres artifices, il faut prévenir également le DOC. Pour les accès hors sentier (off trail), vous ne devez pas abîmer la végétation. Le feu peut être interdit. Si vous utilisez les toilettes d’un gîte gardé, vous devriez payer. Suivant le terrain que vous empruntez, il vous faudra demander une autorisation. (terrain privé ou terrain maori….). Pour stopper la Didymo (algues) il vous faut vérifier votre matériel, le nettoyer puis le sécher afin d’éviter toutes proliférations sur les autres cours d’eaux. Ne faites pas de pratique commerciale auquel cas vous allez devoir payer. Lors de votre passage à la douane de l’aéroport, il vous faut avoir tous vos équipements propres, sans terre et autres salissures. http://www.doc.govt.nz/
Les campings, backpacker, B&B sont de très bons moyens de se loger. Les prix diffèrent mais la qualité de service est là. Nous avons opté pour le camping. Le principe est simple, vous bénéficiez d’un emplacement et vous avez accès aux équipements comme la cuisine. C’est l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs et de partager de bons moments. Il existe des campings gratuits tenus par les municipalités ou par le DOC. C’est la même chose pour des refuges, bien tenus et placés dans des zones protégées.
L’expédition lauréate des Bourses Expé 2012 débarque au complet le 11 février 2013 à Christchurch. Le long voyage qui nous mène aux antipodes aura fatigué les organismes. Nous patientons encore sur le parking de l’aéroport, nous devrions recevoir nos deux véhicules de location. Évidemment rien n’est simple a priori, et nous ne partirons de l’aéroport que bien plus tard après toutes les démarches administratives.
Nous trouvons le camping qui nous avait accueilli il y a 6 ans. Rien n’a bougé, sauf la ville qui a subi un énorme tremblement de terre de magnitude 6,3 en 2011. Le centre est complètement détruit. Toutefois de nombreux projet immobilier font surface depuis.
A la suite de deux journées de préparation, entre les achats collectifs et personnel, l’équipe est radieuse de se retrouver au bout du monde, enfin nous y sommes. Nous roulons maintenant vers Wanaka, au sud, admirant les paysages et les lacs aux couleurs magnifiques.
Nous installerons notre camp de base à Makarora, aux portes de la vallée d’Haast. Un camping bien situé où nous allons négocier avec la propriétaire pour pouvoir installer nos tentes pendant 3 semaines. Nous rangeons tout notre matériel, puis allons faire un bout de repérage avec l’équipe afin qu’elle s’imprègne des lieux. Une première journée sera consacrée à de la prospection dans le bush néo-zélandais, permettant de constater que les accès ne sont pas faciles, que la pluie peut gêner la progression et entacher l’humeur, que les guêpes sont sur leur territoire, que les racines ne s’écarteront pas et qu’il est important de prendre des vêtements de pluie…
Les autres jours seront consacrés à l’ouverture de nouveaux canyons, et chaque équipe se fait un plaisir le matin de préparer le matériel. Nous découvrons des canyons parfois cachés par une végétation d’autant plus luxuriante que nous nous rapprochons de l’océan. L’histoire du long nuage blanc n’y est pas pour rien, l’influence océanique est bien présente et les forêts poussent à merveille.
Des prospection sont effectuées sur des vallées comme sur la Young river ou l’Okuru river. L’eau de ces rivières est d’une transparence incroyable, nous parcourons ainsi des kilomètres en fond de vallée où le sentiment de solitude prend tous son sens. C’est seuls au monde que nous découvrons ces régions et parfois nous devinons des bouts de canyons. Nous constaterons que les marches nous prennent beaucoup de temps et qu’il est indispensable de faire des camps intermédiaires pour pouvoir explorer ces régions dans des bonnes conditions. L’option héliportage nous a traversé l’esprit mais le devis nous aurait explosé le budget et c’est bien à pied que nous envisageons notre projet.
Nous ouvrons les canyons les uns après les autres et les collègues sont enthousiastes quant à la tournure de l’expédition. Nous ne pensions pas qu’il y aurait tant de canyons à ouvrir et pourtant ! Certains sont même cachés au milieu des pentes de fougères, mais une fois dedans, c’est une vrai petite merveille. (Oturaki creek). D’autres, plus engagés, nécessitent plus de temps et parfois l’équipe se résout à abandonner momentanément car il y a trop d’eau sur la rive où ils descendent. Le soir, nous nous retrouvons au camp de base, ivre de bonheur après une ouverture. C’est un moment où nous partageons nos impressions, autour d’une bière «Tui» , souvent avec des backpackers qui partagent la cuisine avec nous. Les uns s’affairent à mettre au propre la topographie des canyons, les autres tri les photos et les vidéos pendant que certains cuisinent du riz.
Nous avons un blog à tenir également, nous devons écrire nos journées afin de les partager avec nos internautes. Nous recevons des encouragements ou des messages plus personnels motivant toute l’équipe. Nous suivons attentivement les visites, démontrant que nos articles sont dynamiques. Nous arrivons à une période où le potentiel d’ouverture s’amenuise, et il va falloir envisager un autre secteur. Ce sera la vallée de la Matukituki, où semble-t-il une énigme étonne les guides de montagne et autres pilotes d’hélicoptères qui signalent que dessous il y a quelque chose de majeur mais ils ne perçoivent rien si ce n’est une gorge très sombre. C’est Gloomy Gorge.
Nous voilà donc sur la piste qui nous conduit au parking de la vallée. La suite c’est 15 km de marche, avec du matériel chargé sur le dos. Nous découvrons cette région et les quelques canyons qui nous narguent. Mais ça c’est pour la prochaine histoire. Nous installons le camp de base sur la rive droite de la rivière, au pied du Mont Aspiring. Nous posons nos hamacs ou nos matelas au sol et allons voir la sortie du canyon. C’est à la fois un sentiment de doute et d’émerveillement qui traverse le camp. L’idée originale de «plier» le canyon dans la journée s’éloigne rapidement. Nous faisons le bilan de la nourriture et du matériel pour connaître nos possibilités d’exploration. Les jours suivant, nous effectuons des courtes explorations dans ce canyon où l’engagement et le débit ne nous autorisent pas grand chose. Nous équipons des accès depuis les falaises, entre 50 et 150 m de descente dans la forêt puis sur le rocher parfois délité. Les obstacles s’enchaînent, une cascade, puis une autre qui se perd sous terre, le froid, le bruit, les embruns, et surtout pas l’envie de basculer sous la veine d’eau sous peine de disparaître définitivement. Nous constatons une certaine tension au cours des explorations mais la force de cette équipe est sa cohésion, sa joie de vivre, sa soif de découverte, sa technicité, son engagement. Il faudra 7 jours pour ouvrir Gloomy Gorge, et atteindre la sortie avec l’équipe entière dans un moment d’émotion partagée. Gloomy gorge est un canyon majeur de la Nouvelle Zélande et les canyonistes néo-zélandais nous félicitent. Un sentiment de fierté nous envahit. Ce sera le point d’orgue de notre voyage d’exploration sur les terres Maoris.
Nous terminons notre périple par une reconnaissance de l’île vers le Nord, entrecoupée par l’exploration d’une traversée souterraine. Nous projetons de revenir sur l’île prochainement, de trop beaux et intenses moments partagés donnant une note enthousiaste au voyage.
Carte de situation des zones d’explorations
Repérage du canyon Cushat Bedoire
Passerelle au-dessus de Gloomy Gorge
Sept jours dont cinq d’explorations intenses, auront été nécessaires pour descendre Gloomy Gorge. L’ampleur, la beauté, la difficulté et l’engagement de ce canyon nous a permis de vivre des moments intenses. Nous nous sommes battus pour garder le moral au beau fixe tous les jours. La technicité des obstacles nous a imposé un rythme de progression très lent et de nombreux aller-retour. L’issue de ce projet est restée incertaine jusqu’au dernier jour. La description de ce canyon était à la limite de la légende : «après quelques cascades, l’eau se perd dans l’obscurité », «on n’entend pas tomber les pierres que l’on jette depuis le haut de la falaise »… Allions nous découvrir un de ces abîmes insondables de l’époque de Martel ?!! Le plan était simple : nous attaquions la marche d’approche (15 km) lundi après-midi, on bivouaquait, le mardi on descendait Gloomy et le mercredi au plus tard nous étions de retour…
Jusqu’à la mise en place du bivouac (en bas du canyon) nous avons tenu le programme. Mais après un repérage de la sortie du canyon, nous avons pris conscience du défi qui se dressait devant nous. La gorge était profonde de cent à cent cinquante mètres, large de deux à cinq mètres, pour un dénivelé de trois cent mètres sur six cent mètres de longueur, nous avons estimé le débit à deux mètres cube par seconde, et aucun échappatoire n’était possible… Équiper ce canyon en une journée devenait utopique. Après une courte réunion la décision était prise : nous allions consacrer le reste de notre matériel et de notre énergie pour tenter de descendre Gloomy.
Bivouac à Gloomy, jour 1
Le bilan du premier jour sur le terrain fut maigre et peu encourageant. L’équipe chargée du repérage confirma notre pressentiment : les accès au canyon se font dans le bush (végétation dense et épineuse) et seront difficiles, la visibilité depuis le haut de la gorge est quasi nulle et un important travail d’équipement devra être réalisé pour accéder au canyon. L’équipe commençant l’équipement de la partie inférieure ne progressa que de soixante dix mètres. L’équipement des obstacles un par un, souvent «en fixe » s’avérera fastidieux mais sera la seule méthode possible pour descendre ce canyon. L’opération Gloomy se prolongeant, dès le second jour une équipe a du repartir pour ravitailler le camp avancé en matériel et en nourriture. Ils en profiteront pour informer les chers lecteurs du blog du projet en cours.
Pendant ce temps un nouvel assaut dans le canyon permettra de lever le mystère sur les cascades du «Black Hole» et du «Skate». La luminosité dans ce canyon est faible, mais dans le Black Hole quasi nulle. La progression était lente, technique et difficile mais nous permettait de découvrir des paysages plus beaux et plus impressionnants chaque jour. Cet assaut sera le dernier dans la partie inférieure, vers l’amont la gorge est trop profonde (plus de cent mètres), la suite des explorations devront être menées depuis l’entrée supérieure du canyon, au pied du glacier.
Le temps et nos ressources n’étant pas extensibles, nous choisirons de multiplier les équipes. Trois équipes, trois accès et cette quatrième journée nous progresserons de l’entrée au delà du vestiaire soit deux cents mètres environ. Malgré quelques problèmes de communications liés, entre autres, à une panne de talkies-walkies, les avancées significatives de cette journée remonteront le moral de l’équipe. Jusqu’à la fin de l’expédition, nous accéderons au canyon par «l’accès du vestiaire». Le risque de chutes de pierres était important sur ce secteur mais il nous permettait d’accéder au canyon sans franchir les cent cinquante mètres de paroi, que nous ne pouvions équiper par manque de cordes et de temps.
Cinquième jour, nous avons des difficultés à estimer la distance nous séparant de la jonction. Nous savions seulement que le soir même nous serions à court de cordes. La conséquence est simple : pour mener ce projet à terme une équipe devait effectuer un aller-retour au parking pour récupérer nos toutes dernières cordes. Deux autres équipes se relaieront dans le canyon, une première installera le maximum de cordes et sera relayée vers 14 heures par la seconde qui réussira à poser les dernières cordes avant la nuit. Mais une fois l’équipement terminé il faut rentrer : remonter tous les obstacles jusqu’au vestiaire puis traverser le bush et redescendre au camp. Ce n’est que vers vingt trois heures trente que nous apercevrons, depuis le camp, les frontales de nos courageux équipiers briller sur le sentier du retour. Cette journée fut éprouvante, l’important débit des cascades ajouté à l’encaissement nous ont contraint à nous éloigner sans cesse de l’eau en réalisant des pendules particulièrement acrobatiques. Elle restera gravée dans nos mémoires comme la journée des voltigeurs.
4e jour dans Gloomy
6e jour dans Gloomy
5e jour dans Gloomy
Le jour de l’assaut final arriva enfin, en théorie moins de cent mètres de dénivelés nous séparaient du Black Hole. Les cordes ramenées la veille devaient nous permettre d’équiper les dernières cascades. Nous avons constitué deux équipes, une première chargée d’équiper jusqu’à la jonction et une seconde déséquipant et récupérant le maximum de cordes laissées en place. Exceptée la pluie qui s’est invitée au petit déjeuner retardant notre départ de deux heures, tout s’est déroulé idéalement. Lorsque l’équipe 1 retrouvait les cordes laissées en fixe dans la partie inférieure l’équipe 2 la rejoignait, pour terminer cette descente tous ensemble. Gloomy était vaincu, après cinq jours d’explorations.
Didier négocie dans Thunder Creek
Après deux heures de marche d’approche a un rythme soutenu, accompagné par le chant des kakas (perroquets endémiques), nous atteignons le canyon. Cette seconde journée s’annonce bien, nous sommes accompagné d’Alain, Annette et Nick (les locaux), cinq cents mètres de dénivelés nous attendent. Séparés en deux équipes : les locaux attaquent le canyon deux obstacles plus haut pendant que nous commençons l’équipement. Les obstacles s’enchaînent, arrosés à souhait, nous équipons dans l’actif pour en profiter au maximum. Vers 15 heures la seconde équipe nous rejoint au sommet de ce qui sera la plus belle cascade de la journée : vue sur le fond de la vallée et la rivière d’Haast, 95 mètres de verticale et l’eau toujours bien présente, c’est juste magnifique. Une désescalade un peu «tendue», et deux petits obstacles plus loin, le clou du spectacle se présente : Thunder fall. Après des discutions animées, mais constructives avec les locaux sur la voie de descente à choisir c’est décidé on plantera quatre goujons et on attaquera au plus près de la cascade, c’est là que c’est le meilleur !!!
L'équipe au complet
Nous avons récupéré tout le matériel qui restait au camp de base : trois cents mètres de corde, tous les goujons, deux cents mètres de dyneema, tous les «accus» des perforateurs. Les sacs seront lourds mais c’est le prix à payer pour continuer l’assaut «armés jusqu’aux dents». Le matériel ne suffira pas, nous devons aussi acheter de la nourriture en conséquence, avec les estomacs vides notre projet serait voué à l’échec. Nos sacs «Résurgence» sont remplis à ras bord, mais la motivation est au rendez-vous, les copains nous attendent au camp avancé. Trois heures nous suffiront pour avaler les quinze kilomètres nous en séparant. Comme prévu nous sommes attendus, les questions fusent.
– Combien de mètres de corde avez vous ramené ?
– Trois cents mètres.
– Qu’est ce qu’on mange ce soir ?
– Des saucisses, du riz et on a même ramené du vin.
– Combien de vues sur le blog ?
– 12 000, et on a imprimé les commentaires pour remonter le moral des troupes.
– Vous avez du répulsif contre les sandfly, elles nous mettent les nerfs à vifs ?
– Oui, trois tubes.
De notre côté nous sommes impatients de connaître les avancées de l’équipe de terrain. Les nouvelles sont bonnes, c’est toujours aussi beau, engagé mais la progression est lente, difficile et très technique.
Equipe de terrain : Anthone, Alexis, Bruno, Sandy, Tot Pendant que les autres sont partis faire un aller/retour de 30 km pour ramener des vivres et du matos au camp avancé de Gloomy, nous allons faire un 2ème assaut à «Glouton Gorge» !
Anthone et Sandy nous équipent une ligne dans la forêt pour atteindre le fond du canyon. Après du «bartasse» dans la jungle, nous entrons par une superbe descente «plein gaz» d’environ 30m et prenons pied dans la rivière… Tout le monde se met au travail, Anthone & Alexis équipent une cascade en aval qui est vraiment obscure (le futur Blackhole). Sandy & Tot attaquent la remontée en amont d’une cascade de 6 m et Bruno filme les équipes en action !
Sandy grimpe de 6 m rapidement secondé par Tot… la vitesse de l’eau est impressionnante ! Au dessus, nous avons un visuel sur un obstacle qui sort des entrailles de la terre… Même pour nous qui sommes des spéléologues, c’est dantesque ! Nous n’hésitons pas à rallonger la main courante car si un jour nous arrivons par l’amont nous serons content de prendre pied en toute sécurité.
Pendant ce temps, Anthone équipe une «waterfall» incroyable où l’ambiance souterraine est au rendez-vous… il trouve une ligne en rive droite vraiment magnifique (hors crue !) Ensuite, un pendule de toute beauté lui permet de rejoindre le bas de la cascade qui sera surnommée «le skate» ! Nous jonctionnons avec l’assaut de la veille… l’idée est de réaliser la descente jusqu’en bas du canyon histoire de repérer la partie basse !
Tot remonte déséquiper l’accès depuis la forêt et nous nous rejoignons au camp avec bien sûr nos faux amis les sandfly… En fin d’après midi, nos vrais amis «les ravitailleurs» arrivent ! Ils nous donnent la potion magique contre ces put… de sandfly : le Bushman… Cette crème est vraiment efficace, l’ambiance au camp est enfin viable !
Ce soir, le moral des troupes est au beau fixe… nous avons de la nourriture à profusion et un peu de «Captain» !!!
Situation de Gloomy Gorge
Accès de Gloomy Gorge
Nous sommes unanimes pour dire que si il fallait supprimer quelque chose en Nouvelle Zélande ce serait les Sandfly. En français traduisez phlébotome ou mouche des sables. Au premier abord ces petites mouches semblent inoffensives. Mais rapidement nous avons constaté qu’elles piquaient, ou plus exactement mordaient. Leur morsure est plus douloureuse que celle des moustiques et présente la particularité de démanger plusieurs jours après la morsure… Ajouter à cela qu’elles peuvent être présentes par centaines dans certaine zones comme notre camp avancé dans la Matukituki vallée (camp de Gloomy Gorge). Vous comprendrez que ces mouches sont capables de mettre les nerfs à vif d’une équipe entière. Heureusement nous avons trouvé des répulsifs efficaces qui nous ont permis de passer des soirées détendues au camp.
La végétation en Nouvelle Zélande est magnifique et particulièrement préservée : un véritable plaisir pour les yeux. Mais quand il s’agit de progresser au travers de ces forêts le plaisir peut vite se transformer en calvaire.
Les forêts humides sont traversées de nombreuses lianes qui stoppent net la progression et dont il faut se désenchevêtrer ce qui n’est pas toujours aisé avec un sac de 15 kg sur le dos. Les zones plus sèches semblent parfaitement pénétrable, mais nous avons appris à nous méfier des apparences : certains jours il nous a fallu plus d’une heure pour parcourir quelques centaines de mètres. Ces zones sont remplies d’arbustes et de plantes dont la taille n’excède pas un mètre cinquante mais qui sont imbriqués les uns dans les utres et sont recouverts d’épines !!! Nous progressions donc souvent protégés de la tête au pied (ni short ni T-shirt).
Il existe aussi le Bush : c’est un savant mélange des deux types de végétations précédemment décrites. C’est dans ces parties que notre progression a été la plus lente. Cette végétation était présente tout autour du canyon de Gloomy, il nous a fallu de nombreux passages (sans coupe coupe) avant d’obtenir un semblant de sentier.
Mais certaines forêts qui semblaient impénétrables nous ont réservé de belles surprises: des arbres splendides espacés, des tapis de mousses épais et colorés au sol. Un vrai paradis qui compensait les marches en terrain hostile.
Les sandfly ne sont pas les seuls insectes volant qui nous ont causés des soucis. Certains membres de l’équipe se sont battus contre les guêpes. Dès le premier jour, lors d’une sortie de prospection un pied posé sur un amas de bois mort a suffit à réveiller une vingtaine de guêpes qui se sont jetées tous dards en avant sur l’équipe. Le plus malchanceux comptabilisera une dizaine de piqûre. Cette mésaventure nous est arrivée plusieurs fois au début du séjour, nous rendant particulièrement méfiant dès qu’un amas de branches mortes se trouvait sur notre chemin.
Nous avons aussi été amenés à négocier avec les locaux sur le bien fondé du plantage de goujon. Quoiqu’on puisse vous faire croire nous ne sommes pas des acharnés de la perceuse. Nous ne plantons des goujons que lorsque c’est nécessaire : pas d’amarrages naturels possibles, désescalade impossible ou dangereuse. Mais nous pratiquons le canyoning et par définition nous descendons dans le cours d’eau et non dans la forêt à côté. Nous avons donc débattu à plusieurs reprise pour convaincre les locaux de nous laisser poser quelques points pour descendre au plus près des cascades.
Bruno Fromento : responsable de l’expédition, DES spéléologie, BEES canoë kayak, photographe, cameraman, réalisateur du film de l’expédition.
Didier Gignoux : Spéléologue, canyoniste, trésorier de l’expédition, topographe
Thomas Braccini : BEES spéléologie, responsable matériel, rédaction des comptes-rendus
Sandy Vanotti : responsable topographie, BEES spéléologie, BEES canoë kayak, cuistot
Alexis Bénazet : canyoniste, montagnard, collecte et tri des données, photos et vidéos, cartographie
Alain Rohr : BEES spéléologie, BEES escalade, contact local de l’expédition
Anthony Geneau : BEES spéléologie, responsable matériel, topographe
Gilles Dufor : BEES spéléologie, photographe, rédaction des comptes rendus
Jeremie Lemaitre : BEES escalade, photographe, rédaction des comptes rendus
Simon Bédoire : BEES spéléologie, BEES canoë-kayak, rédaction des comptes rendus, mise à jour du blog
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